La cuisine est une des pièces de la maison où l’on passe énormément de temps et qui est essentielle au quotidien. Son agencement doit être pensé en fonction de l’espace disponible, mais surtout en tenant compte de la fonction de la cuisine dont le rôle est d’être pratique, fonctionnelle, et ergonomique. Pour ces raisons, aménager ou réaménager sa cuisine n’est pas une mince affaire, une étape qui est d’autant plus compliquée pour les personnes à mobilité réduite qui rencontrent plus de difficultés pour se déplacer et pour accéder aisément à tous les éléments et équipements d’une cuisine. C’est pourquoi il existe des normes et des réglementations pour une cuisine PMR (Personnes à mobilité réduite) conforme, c’est-à-dire pour proposer un espace cuisine le plus adapté possible à ce type de situation de handicap. Quelles sont les obligations en matière de normes et de réglementations pour qu’une cuisine soit parfaitement conforme pour une personne à mobilité réduite ? Éléments de réponse.
- Réglementation cuisine PMR
- Normes à respecter pour PMR
- Espace de circulation PMR
- Hauteur meubles et plans PMR
- Éclairage adapté PMR
- Sécurité et sols PMR
Réglementation cuisine PMR
Les personnes à mobilité réduite (PMR) ont pour caractéristiques de présenter des difficultés à se déplacer, ou voire même de ne pas pouvoir le faire sans assistance. Cette mobilité réduite peut aussi entraîner des problèmes d’audition, de vision, de préhension à l’aide des mains ou des bras, suite à une maladie ou un handicap, et concerne aussi les personnes âgées qui souffrent de déficience physique, musculaire, qui ont moins d’équilibre, etc.
Comme pour toutes les pièces d’une maison, et aussi d’ailleurs en ce qui concerne les espaces et les bâtiments publics et privés destinés à accueillir du public, dont le cadre normatif est défini par la loi Elan (loi portant évolution du logement, de l’aménagement et du numérique du 23 novembre 2018), des obligations légales fixées par arrêté ont été instaurées pour permettre l’accessibilité à tous dont les conditions, quand elles sont mises en œuvre dans le secteur du logement, s’appliquent dès le moment où un permis de construire est déposé ou qu’une déclaration préalable de travaux est effectuée.
Concernant les logements, la réglementation prévoit ainsi que : “Tous les logements destinés à la location ou à la vente seront, en application de l’arrêté de décembre 2022, accessibles ou évolutifs, c’est-à-dire qu’ils pourront, par des travaux simples, être rendus parfaitement accessibles aux PMR”. C’est pourquoi le respect de normes et de réglementations précises, et en conséquence des éléments constitutifs de ce type de logement, doivent être pris en compte notamment en matière d’agencement et d’aménagement des cuisines. Il s’agit autant de pouvoir inciter l’offre de logements neufs conformes et confortables pour tous, mais aussi d’anticiper le vieillissement de la population (qui atteindra en France en 2070 75,8 millions d’habitants dont 10,7 millions de plus de 75 ans, selon l’Insee) et les situations de perte d’autonomie et leur incidence sur la vie quotidienne, notamment en ce qui concerne le besoin de disposer d’un logement et en particulier d’une cuisine parfaitement adaptée et conforme pour pouvoir continuer à préparer ses repas en toute autonomie.
Normes à respecter pour PMR
Pour être conformes, c’est-à-dire accessibles et pratiques, les cuisines PMR doivent respecter les normes et recommandation définies en la matière.
Les aménagements à prévoir pour qu’un logement et sa cuisine soient conformes aux exigences des personnes à mobilité réduite sont définis par l’arrêté du 24 décembre 2015 pris en application de l’article R. 111-18.2 du code de la construction et de l’habitation. La réglementation en matière de conformité des cuisines PMR fixée par cet arrêté s’applique aux logements et aux cuisines construits depuis le 1er avril 2016.
Les principales normes à respecter pour qu’une cuisine soit conforme pour une personne à mobilité réduite concernent l’espace de la pièce proprement dit, celui qui doit être, par exemple dans le cas d’une personne qui se déplace en fauteuil roulant, suffisamment vaste pour se déplacer aisément, mais aussi la hauteur des plans de travail, des meubles de la cuisine, leur ouverture, etc.
Espace de circulation PMR
Pour qu’une cuisine soit parfaitement conforme et accessible pour une personne à mobilité réduite, l’espace de circulation dans cette pièce doit être pensé de manière fonctionnelle pour rendre aisés tous ses déplacements, en raison de la difficulté de certains d’entre eux à se déplacer et en particulier d’effectuer des mouvements d’extension ou de préhension.
Il est notamment important, par exemple, de respecter une certaine largeur entre les différents éléments de la cuisine comme entre l’évier et les meubles de rangement situés en face. De la même manière, il est préférable d’opter pour des rangements à étagères coulissantes ou pour des placards pivotants pour permettre d’accéder facilement aux ustensiles et aux équipements qui y sont stockés.
Les normes à respecter indiquent aussi que la disposition du réfrigérateur et de la cuisinière doivent permettre à une personne à mobilité réduite de s’en servir d’une seule main en toute sécurité.
Les équipements obligatoires pour assurer la conformité d’une cuisine PMR selon la réglementation en vigueur sont les suivants :
- d’une surface de travail d’une longueur d’au minimum 1,50 mètre et d’une profondeur de plus de 60 centimètres ;
- le positionnement de la surface de cuisson et de l’évier à proximité de cette surface de travail et au même niveau ;
- une profondeur de la surface de cuisson et de l’évier supérieure à 30 centimètres.
Hauteur meubles et plans PMR
Pour être conforme et permettre aux personnes à mobilité réduite de cuisiner en toute autonomie et sécurité, une cuisine doit être conçue avec des plans de travail au bon niveau : par exemple, les parties avant de l’évier et des surfaces de cuisson doivent être situées à moins de 40 centimètres de l’arête extérieure de la surface de travail. Une hauteur qui peut être différente selon l’équipement utilisé comme un fauteuil roulant manuel ou électrique.
De manière générale, on estime que pour être totalement ergonomique pour tous, un plan de travail doit se situer à une hauteur qui ne doit pas dépasser 90 centimètres et sa profondeur maximale est de 60 centimètres (35 centimètres pour un évier). D’autre part, les tiroirs d’une cuisine PMR ne doivent pas s’ouvrir au maximum car ce système implique que la personne soit dans l’obligation de se pencher pour les refermer.
En ce qui concerne les meubles de cuisine, ils doivent être suspendus et donc sans pieds de manière à pouvoir manipuler les ustensiles et les objets à l’intérieur sans risque de faire tomber ces facteurs de gêne et qui occasionnent aussi le fait de devoir davantage se pencher, un geste qui peut s’avérer délicat et dangereux pour une personne à mobilité réduite.
Éclairage adapté PMR
Une cuisine destinée à être utilisée par une personne à mobilité réduite doit aussi présenter des équipements en matière d’éclairage particulier. Les alternatives de ces équipements recommandés sont ainsi les suivantes :
- un éclairage fixé sur le plan de travail ;
- un système de lampes qui se lèvent et qui s’abaissent ;
- installer un éclairage sur des rails ;
- positionner un variateur de lumière sur les éclairages ;
- intercaler un interrupteur sur les prises d’alimentation d’un appareil ménager de manière à pouvoir facilement éteindre ce dernier.
Sécurité et sols PMR
Les prises électriques d’une cuisine PMR doivent se situer exactement au bon endroit, c’est-à-dire à une hauteur en général comprise entre 90 et 130 centimètres du sol pour les prises refoulées, de moins de 20 centimètres pour les prises affleurantes (en général de 10 centimètres du sol), et à l’intérieur d’une gaine pour les fils qui traînent.
La sécurité et la prévention des accidents des personnes à mobilité réduite sont deux aspects à privilégier, en particulier dans une cuisine. C’est pourquoi il est recommandé entre autres :
- d’installer des rails sur les poignées de la cuisinière et des placards ;
- d’installer des poignées pliantes ou escamotables sur les placards qui se situent au-dessus du plan de travail ;
- d’utiliser des matières celines et non glissantes pour tous les éléments de la cuisine ;
- de tapisser l’évier pour éviter que la vaisselle ne glisse et ne casse ;
- privilégier une cuisine à faible rebord ;
- et en ce qui concerne le sol d’une cuisine PMR, utiliser un carrelage peu glissant (noté avec un coefficient de 0,4 ou 4 sur une échelle de 1 à 10) et qui présente la caractéristique de ne pas être sensible aux variations de température.
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